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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 09:04

Par Jean Michel Baylet dans le quotidien

 

 

Qu’un ancien haut fonctionnaire que tous croyaient républicain – tel est le cas de M. Guéant – se lance dans une polémique aussi hasardeuse que celle de la prétendue hiérarchie des civilisations ne peut s’expliquer que par le contexte politique et plus précisément par des visées électoralistes.

Il s’y est d’ailleurs aventuré en des termes curieux : « Contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas ». Pour moi, je suis, comme tous les vrais radicaux, de gauche et absolument pas relativiste. Je crois que les philosophes des Lumières ont inspiré les grands textes que sont la Déclaration d’Indépendance américaine, et la Déclaration Française des Droits de l’Homme. Malgré les difficultés liées à la montée du matérialisme et du consumérisme dans les sociétés occidentales, il reste de ce grand élan un socle de valeurs universelles : l’unité fondamentale de la condition humaine, l’autonomie du sujet, l’égalité en droits et les formes démocratiques de la représentation politique. Si tel était le véritable sujet, je pourrais dire, comme le suggère M. le Ministre de l’Intérieur, que je ne suis pas prêt à me prosterner devant les Etats ou les régimes qui ne respectent pas ces valeurs essentielles.

jmb la voix du nordMais la première erreur de M. Guéant est de confondre les civilisations et les différents cycles que connaissent les sociétés et les cultures, à la fois dans l’espace et dans le temps. Un exemple ? Lui-même pourrait reconnaître que les royaumes arabes d’Andalousie étaient marqués, avant la Reconquista, par une tolérance politique et un rayonnement culturel infiniment plus grands que ceux de l’Espagne inquisitoriale d’Isabelle la Catholique.

J’ai choisi cette illustration à dessein car nous voyons bien, depuis le trop fameux débat sur l’identité nationale, depuis les menaces de déchéance de la nationalité, depuis la publicité sur les prières de rue, ou sur un cas, évidemment répréhensible mais isolé, de polygamie, que le véritable adversaire proposé par la droite à la communauté française, c’est l’étranger et, plus grave encore, notre concitoyen s’il est musulman.

C’est ici qu’il faut revenir sur le contexte pré-électoral. Pendant quatre ans, le Président de la République a essayé de rééditer sa performance de 2007 : en récitant tous les thèmes de la droite autoritaire, sécuritaire et identitaire, il espérait capter à nouveau l’électorat potentiel du Front National. En vain. Madame Le Pen était installée aux alentours de 20% des intentions de votes. Mais c’est aujourd’hui une perspective nouvelle qui s’ouvre. L’Elysée et ses conseillers se sont persuadés, à tort ou à raison, que la candidate de l’extrême-droite ne parviendrait pas à se présenter. La cible a donc changé. C’est la totalité de son électorat qu’il s’agit de séduire dans une logique jamais démentie : c’est sur le score du premier tour que se gagne l’élection présidentielle.

Et la sortie saugrenue du Ministre de l’Intérieur est éclairée par les déclarations de Nicolas Sarkozy. Il envisage rien moins qu’un referendum sur les droits des chômeurs. Et puis un autre sur les droits des étrangers. Alors qu’il se disait séduit, voilà peu, par le chantier des nouvelles libertés, il rejette énergiquement les droits au mariage homosexuel ou à l’homoparentalité ainsi que le droit à mourir dans la dignité. baylet à CreilLe cap est clair : tout à l’extrême-droite.

Et pourtant, chacun sent bien que le calcul est erroné. C’est une chose de réunir les électeurs les plus droitiers au premier tour – y parviendra-t-il ? on peut en douter –, c’en est une autre de rassembler les Français le plus largement possible et de les présider sans esprit partisan.

Puisque nous sommes invités à réfléchir à la valeur des cultures, rappelons, tout simplement que la culture républicaine se confond avec cet effort de rassemblement et que notre République n’a jamais eu pour mission de diviser les Français, de les opposer les uns aux autres. Notre pays traverse des épreuves difficiles. Il a plus que jamais besoin de respect de cet esprit public. La

France a été grande lorsqu’elle était unie. Elle a toujours perdu quand elle était déchirée. C’est aussi la leçon que nous a apporté l’Histoire des civilisations.

 

Tribune publiée ce jeudi 16 février dans l’Humanité

 

 

 

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 21:27

 Notre camarade Radicale la sénatrice de Haute Garonne Françoise Laborde est  l'auteure d'une loi qui fait débat dans les villes de l'agglomération creilloise car mal comprise et  qualifiée abusivement  "d'islamophobe".  Nous avons invité Françoise Laborde à venir l'expliquer prochainement à Creil. Dans l'attente voici "in-extenso" son discours de présentation au sénat.

Proposition de loi visant à étendre l'obligation de neutralité aux structures privées en charge de la petite enfance et à assurer le principe de laïcité

7 Décembre 2011

franoise%20laborde au sénatIntervention de madame Françoise Laborde, sénatrice RDSE de Haute Garonne

M. le président. L'ordre du jour appelle la discussion de la proposition de loi visant à étendre l'obligation de neutralité aux structures privées en charge de la petite enfance et à assurer le principe de laïcité, présentée par Mme Françoise Laborde et les membres du groupe RDSE (proposition n° 56 rectifiée, texte de la commission n° 145, rapport n° 144) (demande du groupe du RDSE).

Dans la discussion générale, la parole est à Mme Françoise Laborde, auteure de la proposition de loi.

Mme Françoise Laborde, Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, j'ai l'honneur de vous présenter une proposition de loi, cosignée par tous les membres du groupe RDSE, visant à étendre l'obligation de neutralité aux structures privées chargées de la petite enfance et à assurer le respect du principe de laïcité.

Qu'est-ce que la laïcité ? Pour répondre à cette question, je pourrais remonter à la philosophie des Lumières, mais je ne suis pas aujourd'hui parmi vous pour donner un cours d'histoire. Je rendrai juste hommage à tous nos aînés qui se sont battus pour défendre ce principe : je pense à Aristide Briand, à Léon Gambetta, à Émile Combes, à tous ceux qui, par leur pugnacité, ont permis l'adoption de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État.

Comme l'indique l'usage du pluriel dans l'intitulé de cette loi, il s'agissait non pas de stigmatiser une religion en particulier, mais plutôt de « séculariser » notre pays en séparant l'organisation de l'État de celle des cultes.

Le groupe RDSE appartient à un courant de pensée caractérisé par son attachement à la laïcité et par sa neutralité à l'égard de toutes les religions, celles-ci relevant de la sphère privée.

L'article 1er de la loi de 1905 a défini l'esprit de la laïcité, bien avant que ce terme n'entre en usage : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public. »

Il a encore fallu du courage à nos illustres prédécesseurs pour introduire la notion de laïcité dans la Constitution de 1958 : « La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. » La laïcité repose non pas sur la tolérance des différences, mais sur l'égalité des citoyens.

C'est au nom de ce principe de laïcité, ancré au plus profond de moi, en tant que radicale de gauche, que je vais vous exposer les motifs de la présente proposition de loi. Si je parvenais à vous convaincre de la voter, mes chers collègues, le Sénat confirmerait ainsi son attachement à l'un des principes fondateurs de la République.

Mon intention, au travers de cette initiative, est de mettre en place et de pérenniser des outils susceptibles de favoriser le « vivre ensemble » au sein de notre République, plus particulièrement dans le secteur de la petite enfance, à l'instar de ce qui a déjà été fait pour le service public de l'éducation à l'école, au collège et au lycée grâce à la loi du 15 mars 2004.

Par cette loi de 2004, la République a tenu à réaffirmer la liberté de conscience et le principe de laïcité. L'objet principal de ce texte était de préserver l'école afin d'y assurer l'égalité des chances, l'égalité devant l'acquisition des valeurs et des connaissances, l'égalité entre les filles et les garçons. Ce qui paraît nécessaire pour l'apprentissage des enfants à partir de six ans l'est tout autant pour les plus jeunes.

L'accueil des enfants de moins de six ans repose sur les écoles maternelles, les garderies et les services d'assistants maternels municipaux, qui obéissent aux règles du service public. Il en découle, pour les agents du service public, l'obligation d'assurer leurs fonctions avec neutralité, c'est-à-dire sans considération d'opinions politiques, religieuses ou philosophiques. Ce principe de neutralité traduit, dans le service public, le respect du principe constitutionnel de laïcité.

Cependant, dans la mesure où les services d'accueil de la petite enfance sont exclus du champ d'application de la directive européenne sur les services, aucun texte législatif ou réglementaire n'impose une obligation de neutralité aux professionnels de la jeunesse qui ne relèvent pas du secteur public, bien qu'ils soient placés sous le contrôle d'autorités publiques délivrant les autorisations nécessaires à leur activité.

La Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 et un certain nombre de traités internationaux affirment le droit fondamental des parents à choisir l'éducation de leurs enfants en fonction de leurs convictions ; mais cela ne suffit pas à combler le vide juridique.

De son côté, le Haut Conseil à l'intégration, le HCI, dans son avis du 5 juillet 2011 sur l'expression religieuse et la laïcité dans l'entreprise, considère que les personnels des établissements privés associatifs ou d'entreprises qui prennent en charge des enfants selon un mode collectif se doivent d'appliquer « les règles de neutralité et d'impartialité ». Le HCI estime que l'enfant a droit à la neutralité et à l'impartialité, notamment sur le fondement de la Convention relative aux droits de l'enfant et de l'article 371-1 du code civil, qui définit l'autorité parentale.

Inscrire dans la loi que les services d'accueil de la petite enfance sont investis d'une mission de service public permettrait d'appliquer aux crèches, quel que soit leur statut, les principes du service public. Il est incompréhensible, quand on connaît l'importance de cette période pour le développement des enfants, qu'aucun gouvernement n'ait déjà pris une telle initiative. Ce qui paraît évident et est accepté par la majorité de nos concitoyens pour l'école devrait être étendu aux structures d'accueil des tout-petits ; ce qui vaut pour l'école obligatoire devrait s'appliquer à l'ensemble du secteur de l'éducation des mineurs.

En passant le seuil de l'école, un enfant devient un élève ; il va se construire, forger sa personnalité et sa pensée. L'État doit garantir que ce développement se fera en toute liberté, en veillant au respect du principe de neutralité qui s'impose au service public. L'école publique, du primaire au secondaire, accueille des mineurs de tous horizons : enfants de médecins, de cadres, d'ouvriers, de paysans ou de chômeurs, mais aussi de familles croyantes et non croyantes. Pourquoi les enfants de moins de six ans, quand ils sont gardés en dehors du domicile familial, devraient-ils subir un affichage religieux que leurs parents n'approuvent pas, d'autant qu'il est reconnu que les jeunes enfants sont des êtres particulièrement vulnérables, qui ne verbalisent pas mais intériorisent leur environnement ?

C'est pourquoi j'ai jugé utile, avec le groupe RDSE, d'ouvrir le débat sur la neutralité dans les structures privées d'accueil de la petite enfance et de proposer un dispositif susceptible de la garantir.

Mes chers collègues, je pose aux parents et aux grands-parents que vous êtes la question suivante : si vous deviez confier vos petits à une structure dont le règlement intérieur ne fixe aucune ligne claire en la matière, comment réagiriez-vous ? Pourquoi, alors que nous sommes si exigeants pour l'accueil des enfants à partir de six ans, âge où l'école devient obligatoire, ne le serions-nous pas pour celui des enfants plus jeunes ?

L'initiative du groupe RDSE intervient au moment où la laïcité subit des attaques répétées : certains déclarent qu'elle ne sert à rien et des mouvements extrémistes s'en prennent à la liberté d'expression ; je pense, par exemple, aux manifestations à Toulouse contre la pièce de théâtre Golgota Picnic, très controversée.

Je le répète, la laïcité est inscrite dans la Constitution et doit être défendue comme un principe constitutionnel. Elle n'est pas négociable ; elle assure à notre pays les conditions d'un « vivre ensemble » apaisé, dans le respect des particularités de chacun.

D'aucuns se demanderont pourquoi il faudrait prendre le risque, à quelques mois seulement de l'élection présidentielle, d'ouvrir un débat qui peut tourner à la polémique. Je leur répondrai que je ne me suis pas posé la question en ces termes et que je travaille depuis un an sur le sujet. J'ai simplement profité, en cette semaine d'initiative sénatoriale, de la niche réservée au groupe RDSE pour demander l'inscription de ce texte à l'ordre du jour de nos travaux.

J'ai été sollicitée par nos concitoyens et confrontée à plusieurs problématiques.

D'une part, le contexte économique et social difficile entraîne un manque de places dans les services d'accueil de la petite enfance.

Les budgets publics alloués à ce secteur sont trop faibles pour couvrir tous les besoins en places de garde des jeunes enfants. Cette pénurie crée une situation tendue. Certains parents sont parfois contraints de confier leurs enfants à des assistants maternels agréés, mais qui ne respectent pas leur choix éducatif de neutralité.

D'autre part, y compris dans les structures collectives, des conflits relevant du droit du travail se cristallisent autour de la question de la liberté d'expression religieuse. Les arbitrages sont difficiles et très sensibles. Jusqu'à aujourd'hui, la loi ne donne pas de réponse.

Le cas de la crèche Baby Loup illustre parfaitement cette problématique. J'ai été très touchée par l'attitude de l'équipe dirigeante de cette structure, dont la situation m'a incitée à agir.

Le récent jugement de la cour d'appel de Versailles favorable à Baby Loup va dans le bon sens, et je souhaite que cette jurisprudence soit traduite dans la loi. C'est pourquoi j'ai déposé le 25 octobre 2011 cette proposition de loi prévoyant, dans sa rédaction initiale, l'application du principe de neutralité en matière religieuse pour toutes les personnes « chargées de l'accueil des enfants de moins de six ans soit dans les crèches, haltes-garderies ou en qualité d'assistantes maternelles, dans les secteurs privé ou public », par modification des articles L. 2324-1 du code de la santé publique, relatif aux critères de qualification professionnelle, et L. 421-3 du code de l'action sociale et des familles, relatif aux conditions d'octroi de l'agrément pour les assistants parentaux et familiaux.

C'était peut-être trop simple, voire simpliste, et je comprends que cette proposition de loi ait pu soulever quelques polémiques, par manque d'explication. Notre rapporteur Alain Richard, dont je salue la qualité du travail, a mis en adéquation les objectifs visés par le texte et la continuité du droit dans certains domaines relevant de plusieurs codes -code du travail, code de l'action sociale et des familles, code civil et code de l'éducation -, en tenant compte des exigences de la liberté religieuse et de la liberté d'association.

Le texte que j'avais déposé sur le bureau du Sénat a été considérablement transformé par la commission des lois à plusieurs titres : dans son champ d'application, dans sa forme et même dans son esprit. Toutefois, je dois reconnaître que la rédaction que nous examinons aujourd'hui, conformément au règlement du Sénat, a gagné en clarté. Je regrette d'ailleurs de n'avoir pu assister aux débats de la commission des lois. En tant qu'auteure de la proposition de loi, j'en ai éprouvé une réelle frustration, étant donné la qualité des échanges, dont j'ai heureusement pu prendre connaissance en lisant le rapport d'Alain Richard.

Cela me donne l'occasion de dire aux experts, aux critiques et aux détracteurs en tous genres que la lecture de ce rapport est indispensable à la compréhension des enjeux et leur permettrait des prises de position éclairées.

Les amendements présentés par le rapporteur ont conduit à distinguer trois types de structures : celles qui bénéficient d'une aide financière publique, celles qui ne bénéficient pas d'une telle aide et celles qui se prévalent d'un « caractère propre », assimilé ici à un caractère religieux.

Aux termes du rapport, les premières « devraient être soumises à une obligation de neutralité en matière religieuse », les deuxièmes « devraient être autorisées, au nom de l'intérêt de l'enfant, à apporter, si elles le souhaitent, certaines restrictions à la manifestation des convictions religieuses de leurs salariés au contact de mineurs », les troisièmes « ne seraient pas soumises à l'obligation de neutralité ».

Cependant, pour cette dernière catégorie de structures, un financement public n'est pas exclu si elles accueillent tous les enfants, sans distinction d'origine, d'opinion ou de croyances de leurs représentants légaux et si le respect de la liberté de conscience des enfants est assuré. Ces dispositions s'inspirent de celles qui existent pour les établissements d'enseignement privés sous contrat.

Concernant l'agrément des assistants maternels, la version amendée de la proposition de loi prévoit que, « à défaut de stipulation contraire inscrite dans le contrat qui le lie au particulier employeur, l'assistant maternel est soumis à une obligation de neutralité en matière religieuse dans le cours de son activité d'accueil d'enfants ». C'est là non pas une stigmatisation, mais une indication normale.

Mes chers collègues, lors de l'écriture de ce nouveau texte, je ne pensais pas être obligée d'entrer dans la logique des lois Debré et Guermeur et de contribuer à inscrire, noir sur blanc, l'extension des dispositions de la loi Debré au secteur de la petite enfance.

J'aurais pu proposer d'amender le texte de la commission, pour vous inviter à revenir à la rédaction initiale, la mienne. Je ne l'ai pas fait, car j'estime que le présent texte est un compromis. Il a le mérite de clarifier une situation de vide juridique ; il ouvre le débat sur l'introduction de la neutralité dans la sphère de la petite enfance, en prévoyant des aménagements suffisants pour qu'une majorité de sénateurs soit susceptible de le voter. Il a vocation à constituer un outil pour les parents, en vue d'assurer un accueil en toute neutralité de leur enfant, s'ils le souhaitent. J'entends non pas mener une guerre de tranchées, mais plutôt proposer un dispositif pragmatique.

En effet, nous faisons la loi non pas pour traiter tel ou tel cas spécifique, mais plutôt pour asseoir un principe fondamental, et en assurer l'application générale. Il est donc normal, dès lors qu'un agrément ou un financement public intervient, qu'il y ait en contrepartie des obligations.

Je ne prolongerai pas davantage mon propos, afin de laisser du temps à l'échange. Je sais que le rapporteur va amener des éléments techniques et juridiques importants et que beaucoup d'entre vous, mes chers collègues, souhaitent s'exprimer au nom de leur groupe ou à titre individuel : j'ai bien conscience que les propositions de loi touchant aux valeurs sociétales ont une résonance parfois plus individuelle que collective.

Je me plais à penser que le Sénat considérera que cette proposition de loi constitue une véritable avancée vers l'affirmation de la neutralité en matière religieuse. C'est pourquoi j'espère que, même si ce texte ne vous donne pas entière satisfaction, vous le voterez comme moi. C'est tout l'art du compromis : le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein ?

Mes chers collègues, je vous rappelle que, en mai dernier, le Sénat a voté l'instauration de la journée nationale de la laïcité, fixée au 9 décembre. L'adoption de cette proposition de loi, à deux jours de l'anniversaire de la promulgation de la loi de 1905, adresserait un message porteur de sens à l'ensemble de notre pays.

logo labordePour conclure, je voudrais remercier l'ensemble de mes collègues du groupe RDSE, signataires de cette proposition de loi, qui m'ont accordé toute leur confiance et m'ont soutenue, malgré quelques pressions exercées notamment au travers de nombreux courriels. (Applaudissements sur les travées du RDSE et du groupe socialiste-EELV, ainsi que sur certaines travées de l'UCR.)

 

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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 18:51

F.H.Dans une interview exclusive à La Dépêche du Midi, François Hollande appelle au vote utile et à une dynamique de rassemblement de la gauche dès le 22 avril. À 100 jours du premier tour, le candidat socialiste dit ses priorités, sa volonté de justice sociale, et appelle «au changement attendu par le pays».

Vous attendiez-vous à un début de campagne aussi dur de la part de l'UMP ?

Faut-il que je fasse peur à la droite pour qu'elle se déchaîne ainsi sur ma personne avec autant d'outrance. Quand ces attaques sont proférées par des artilleurs maladroits de l'UMP, passe encore.
Mais quand ces dérapages viennent du sommet de l'État, du Président sortant, par des propos privés, du Premier ministre lui-même évoquant l'image du scorpion à mon endroit, ou encore du président de l'Assemblée nationale déclarant que ma victoire aurait des conséquences aussi graves qu'une guerre, j'y vois une dérive préoccupante de la part de la droite et une volonté de détourner l'attention des Français sur les enjeux réels de l'élection. Je ne veux surtout pas me situer à ce niveau. J'ai
conscience de mon devoir qui appelle dignité et responsabilité, j'ai ma méthode qui est très différente du candidat sortant. Elle est faite de calme, de pondération, de respect et de cohérence.

Vous parlez de cohérence mais depuis quelque temps il y a de la cacophonie dans les déclarations de votre entourage. Comment l'expliquez-vous ? Cela ne fragilise-t-il pas votre candidature ?

Qu'il y ait des discussions sur un certain nombre de propositions à faire, c'est normal. Mais je suis le seul dont la parole engage. Je présenterai mon projet présidentiel à la fin du mois. Je demande donc aux uns et aux autres d'être patients. Je détaillerai les mesures autant qu'il sera nécessaire. C'est à moi, et à moi seul, de faire les arbitrages indispensables.

Les relations entre le candidat et ses partenaires, à savoir le PS et les radicaux de gauche se passent-elles mieux qu'en 2007 ?

Oui. L'ambiance est très différente. Il y a une volonté de gagner qui est partagée au sein du PS par toutes les sensibilités et toutes les personnalités, y compris celles qui s'étaient retrouvées dans les primaires citoyennes. Les radicaux de gauche sont pleinement associés au conseil de campagne. Je travaille en très
bonne entente avec Martine Aubry et Jean-Michel Baylet. D'autres personnalités comme Lionel Jospin participent également. Pourquoi existe-t-il cette unité et cet esprit de responsabilité ? Parce
que les primaires ont été un succès. Mais aussi parce que les socialistes, les radicaux de gauche et tous ceux qui me soutiennent sont conscients que le pays espère, attend le changement. Nous avons le
devoir d'être pleinement mobilisés pour être ensemble au rendez-vous.

Nicolas Sarkozy invite à une réunion les élus des associations de collectivités locales pour les associer à la lutte contre les déficits. Les élus de gauche doivent-ils y participer ?

Il est cocasse que le président sortant, principal responsable du creusement des déficits, provoqué par les largesses fiscales accordées aux privilégiés et par l'échec de sa politique;économique, vienne demander aux élus locaux de faire l'effort qu'il n'a pas été capable de mener pour l'Etat. Il y aurait même une étrangeté démocratique et une injustice fiscale de plus, si c'était les collectivités locales qui devaient relever leurs prélèvements et diminuer leurs dépenses alors qu'elles ont été irréprochables puisque le principe sur lequel est fondé le budget d'une collectivité locale est l'équilibre entre les dépenses de fonctionnement et les recettes de fonctionnement. Seul l'investissement est financé par l'emprunt. C'est donc d'abord à l'État de redresser ses comptes.

Depuis le début de la campagne, vous avez évoqué la jeunesse, la fiscalité. Y-a-t-il un autre domaine où vous voulez croiser le fer avec Nicolas Sarkozy ?

Oui. À travers mes déplacements, je suis saisi par nos compatriotes par la question de la santé : l'avenir de l'hôpital à qui il est demandé de converger au niveau de ses tarifs et des ses résultats vers les cliniques privées, et la médecine de ville qui n'est pas suffisamment considérée au point que les déserts médicaux vont apparaître dans beaucoup de régions. Je ferai deux propositions, l'une qui permette de conforter le
système hospitalier, et l'autre d'avoir un lien plus fort entre les hôpitaux et une médecine de ville afin qu'une permanence des soins soit assurée dans les meilleures conditions et que soit mise en place
une aide à l'installation des jeunes médecins.

En raison de la crise votre programme ne risque-t-il pas de se résumer à une rigueur de gauche ?

Je veux être sérieux et sincère. La meilleure façon de le démontrer, c'est de ne rien promettre qui ne puisse être financé. D'où la nécessité d'être juste dans tous les choix que j'ai à présenter, que ce soit sur la réforme fiscale, l'éducation, la santé et les retraites. Mais en même temps, je dois lever une espérance, et mettre en œuvre un projet pour la France afin que la génération qui arrive vive mieux que la nôtre, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

Cette élection est très particulière compte tenu du contexte économique. Sur quoi va-t-elle se jouer ?

D'abord, elle se jouera sur la justice. Les électeurs se demanderont quel est le candidat qui sera capable de prendre les décisions pesant sur ceux qui ont le plus et épargnent une très grande majorité de Français. Ensuite, sur la personnalité. Qui aura le plus de constance, de proximité et de hauteur de vue. Enfin, elle se jouera sur un grand thème qui fédérera toutes les catégories sociales. Cette priorité, que je retiens, c'est la jeunesse.

Êtes-vous d'accord avec Eva Joly lorsqu'elle propose deux jours fériés supplémentaires pour les juifs et les musulmans ?

Je suis attaché au principe de laïcité. Il ne peut donc être question d'introduire de nouveaux jours fériés en fonction des religions. Les jours fériés sont le fruit d'une histoire et sont depuis longtemps détachés de leur origine religieuse.

Cette élection ne va-t-elle pas se jouer au premier tour alors que l'écart se resserre entre vous et Nicolas Sarkozy ?

Oui. Comme à chaque élection. Tout se joue au premier tour. C'est le 22 avril que l'on saura qui seront les deux candidats présents pour le second et de quel côté se situera la dynamique. Mais c'est le niveau du premier tour pour chaque candidat qui déterminera la dynamique pour la victoire. Donc, si les Français veulent le changement, je leur demande de l'assurer dès le premier tour autour de ma candidature.

interview de François Hollande dans la Dépêche du Midi

 

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 19:35

 

 

Le Parti Radical de Gauche militait depuis 2006 pour l'organisation de primaires pour la Gauche de gouvernement autant parce que furieux du procès en responsabilité de l'échec de Jospin en 20pont ste maxence02 du fait de la candidature de Christiane Taubira , qu'impressionné par la victoire de Romano Prodi en Italie à l'issue d'une primaire ayant rassemblé tous les partis de la “Refondazione Communiste” au centre de l'Olivier. Les efforts d'Arnaud Montebourg et de la nouvelle garde du PS ont convaincu la direction du PS, initialement très hostile, à tenter cette aventure démocratique. Nous pensons que la cohérence politique nous obligeait à y participer et nous regrettons que les Verts , Chevènement et même le Front de Gauche n'aient pas adopté cette démarche.

 

L'objectif que s'était fixé Jean Michel Baylet était de faire connaître les idées forces des Radicaux sur l'Europe Fédérale des Peuples, la 6ème république, l'économie raisonnée et participative et sur des nouvelles libertés sociétales. Pari gagné puisque le succès d'audience des débats TV ont donné une visibilité inattendue pour les thématiques Radicales . Le buzz s'est fait sur les nouvelles libertés comme la légalisation du cannabis, le mariage des gays, l'homo-parentalité ou le droit de mourir dans la dignité. Nous nous emploierons à faire vivre le débat citoyen sur ces thématiques dans les prochaines semaines.

 

Même si Jean Michel Baylet privilégiait les idées sur le nombre de voix, le score obtenu nationalement ou localement a été décevant. Nous remercions néanmoins avec reconnaissance les 221 isariens qui ont apporté leur suffrage à notre candidat.

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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 00:25

 Jean-Michel Baylet, hier à Bastia.

 

jmb en corseHeureux comme Jean-Michel Baylet en Corse. Une terre fertile en radicaux de gauche, où il pourrait bien faire son meilleur score aux primaires après son fief, dans le Tarn-et-Garonne. Le patron du PRG est détendu : la campagne des primaires touche à sa fin et contrairement à d'autres, il n'a pas la pression du score. Lui, « le grand promoteur de ces primaires » adoptées par le PS est « heureux » du « grand succès » de l'exercice, expliquait-il hier dans l'avion privé qui l'amène sur l'île de Beauté. En témoignent ces « audiences extraordinaires » lors des « débats hors du commun », qui « font honneur à la démocratie » et « clouent le bec à la droite ».

Sur le marché de Bastia, le maire Emile Zuccarelli lui fait faire le tour d'un terrain archi conquis. A l'image de Jean Jean, 80 ans au compteur, qui l'interpelle : « Vous et Valls, bravo pour les débats. Les autres, bidon ! » Entre deux beignets au fromage, Baylet apprécie. « Partout, je suis sidéré par l'accueil des gens, assure-t-il. Avant, on sentait un vrai désir d'alternance. Maintenant, on sent un vrai désir de gauche. » C'est sûr, il y aura plusieurs millions de votants dimanche prochain, prévoit-il.

 

Avant de rentrer à Toulouse, il fait un saut à Ajaccio. « Avec ces primaires, personne ne se demande plus qui sont les radicaux et quelles sont leurs idées », se félicite-t-il encore devant militants et élus locaux. Et finalement, c'est bien là l'essentiel pour celui qui espère qu'une nouvelle fois, les socialistes « piqueront » quelques idées radicales en 2012.

 

Envoyée spéciale à Bastia, Maud Pierron

 

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 23:10

 

jmb parisienInvité surprise des primaires socialistes, le président du conseil général du Tarn-et-Garonne a profité du premier débat télévisé entre les candidats pour se faire connaître et marquer sa différence, notamment sur les grandes questions de société.

 

 

Les révélations dans l’affaire Karachi vous surprennent-elles?
Jean-Michel Baylet:
Je suis sidéré ! Si tout cela est confirmé, c’est une véritable affaire d’Etat.

 

Ce qui me sidère, c’est que l’on puisse imaginer, dans la France d’aujourd’hui, que circulent comme cela des valises de billets, que la campagne électorale d’un ancien Premier ministre aurait été financée par de l’argent sale. Ce sont des pratiques dignes d’une république bananière, pas de la France !

Certains proches du chef de l’Etat ont été mis en examen. Nicolas Sarkozy doit-il prendre la parole ?
A partir du moment où il y a un tel scandale qui touche ses plus proches, il doit prendre la parole pour dire la vérité aux Français. Le chef de l’Etat conteste être partie prenante de ce qui pourrait être une organisation mafieuse, mais il doit s’expliquer.

François Bayrou a révélé s’être vu lui-même proposer des valises de billets. Et vous ?
Non, jamais. En tant que président du conseil général de Tarn-et-Garonne, j’ai été contacté un jour pour savoir si j’accepterais quelques récompenses, en échange de ma signature pour la construction d’une maison de retraite. J’ai évidemment coupé court.

Vous avez-vous même fait l’objet d’une mise en examen ?
Je m’en suis expliqué. Je conteste ce qui m’est reproché, à savoir le non-respect du Code des marchés publics. Cela porte sur des sommes dérisoires et cela n’a rien à voir avec une affaire d’Etat. Et je vous confirme ma bonne foi.
François Fillon a plaidé pour une convergence franco-allemande en matière de retraites. En 2030, l’âge de la retraite passera à 67 ans en Allemagne.

Est-ce la bonne voie ?
Ce n’est pas dire la vérité aux Français que de leur faire croire, comme le fait le PS, qu’on reviendra à la retraite à 60 ans. Mais je trouve que François Fillon s’y prend d’une drôle de manière. La réforme des retraites est à peine votée et voilà qu’il annonce au détour d’une réunion publique qu’on va encore modifier les choses. C’est quand même assez révélateur de la manière de gouverner. En revanche, j’approuve la démarche qui consiste à rechercher l’harmonisation sociale et fiscale avec les Allemands, mais aussi avec d’autres pays européens. L’Europe est en panne, il faut reprendre la marche en avant, c’est le seul moyen que nous avons de sortir de la crise actuelle.

Vous avez surpris en réclamant la légalisation du cannabis…
Il y a deux attitudes face aux grands problèmes de notre temps. Soit se voiler la face, et c’est le laxisme. Soit regarder l’évolution de notre société et essayer de surmonter les grandes difficultés. Le cannabis on peut dire, ça n’existe pas ou bien constater les dégâts que cela fait en termes d’insécurité et de santé. Si vous légalisez, vous mettez fin à 80% de l’insécurité qui vient des dealeurs. On réglerait aussi les problèmes de santé publique : si le cannabis était vendu en pharmacie, la qualité du produit serait alors contrôlée et, au moment de l’achat, il y aurait un entretien obligatoire pour expliquer ses dangers.

Sur ces questions de société, le PS est-il en retard ?
Oui. Je suis le seul à évoquer les grandes questions de société, comme le droit à mourir dans la dignité. Sur ces sujets, les socialistes sont frileux, ils manquent de courage, par peur de contrarier quelques électeurs. Le PS se réfugie toujours dans la recherche du consensus, mais le consensus c’est souvent mou.

Que vous a apporté le premier débat télévisé des primaires ?
Désormais, on me dit « bonjour », on me reconnaît, on vient vers moi, on me parle. Je suscite une certaine curiosité. C’est vrai que ce n’était pas le cas avant l’émission de France 2. J’étais le moins connu de tous alors, mais maintenant nous sommes sur un pied d’égalité. Les Français ont senti que j’étais différent.

Mais en quoi êtes-vous différent ?
Ils sont tous socialistes, pas moi. Ils portent tous le même programme qu’ils ont voté à l’unanimité. Mon projet, l’Audace à gauche, n’est pas le même. Sur un plan plus personnel, je suis le seul à être chef d’entreprise : à gauche, avouez, que c’est quand même rare… Les Français que je rencontre me parlent aussi d’authenticité. C’est peut-être mon accent. Des spécialistes de la communication m’avaient conseillé de le gommer. Mais je refuse de me renier. Je conteste totalement ce monde aseptisé où nous devrions tous parler de la même manière, développer les mêmes idées : non au moule énarquo-parisien !

Pour les socialistes, il n’y a pas vraiment de danger Jean-Michel Baylet…
Certes, les sondages ne me créditent pas encore d’un score extraordinaire
(NDLR : 1%). Mais je suis entré en campagne début août. Manuel Valls et Arnaud Montebourg ont commencé il y a un bon moment et ils sont à portée de fusil. Si certains socialistes se moquent, ils ont tort : moi, je respecte mes compétiteurs qui resteront des amis, malgré nos désaccords.

Vous avez désormais votre marionnette aux « Guignols »…
Tout le monde me dit que le passage aux « Guignols » est une sorte de consécration. Alors, vive « les Guignols »! En plus, il parait qu’ils ont très bien reproduit la chemise à rayures que je portais lors du débat sur France 2. Là encore, des spécialistes m’avaient dit « surtout, évite les chemises rayées à la télé ». Moi, je ne fais pas de concession sur le fond de mon programme, sur mes idées ni sur ma personne. Je suis Jean-Michel Baylet et… j’entends le rester !
jmbaylet
Pensez vous pouvoir créer la surprise ?
Je mène cette campagne avec beaucoup de plaisir et de fierté. Je veux faire connaître le plus possible les radicaux tout en sachant que les six candidats ont le même objectif : l’alternance en mai 2012. Je suis du pays du rugby et je sais qu’un match n’est jamais joué d’avance. Il y a une vraie volonté de changement dans le pays. La gauche a retrouvé une certaine empathie envers les Français, ce qui n’était pas le cas il y a encore un an et demi. Mais il faut être prudent : nous avons en face de nous un candidat, Nicolas Sarkozy, qui est redoutable en campagne.

Si vous n’êtes pas au second tour des primaires, prendrez-vous position pour l’un ou l’une des deux finalistes ?
Oui. J’ai d’ores et déjà convoqué un bureau national des radicaux de gauche pour le 10 octobre
(NDLR : au lendemain du premier tour des primaires, le 9). Nous déciderons à ce moment-là.

Le Parisien



 

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 11:25

jmbPar JEAN-MICHEL BAYLET Président du Parti radical de gauche, candidat à la primaire citoyenne, GÉRARD FELLOUS Secrétaire général de la Commission nationale consultative des droits de l’homme entre 1986 et 2007

 

Le Conseil d’Etat vient de donner quelques clés administratives pour «ouvrir» la laïcité, en une interprétation dite «libérale» de la loi de décembre 1905 portant sur la séparation des Eglises et de l’Etat. Nul ne doute que les tenants d’une «laïcité ouverte», d’une «juste laïcité» ou d’une «laïcité bien comprise», particulièrement parmi les responsables des cultes en France, s’engouffreront dans la brèche pour réécrire la laïcité à leur convenance en la vidant de sa substance. Des pans entiers de l’identité républicaine de la France avaient été remis en cause après un travail de sape mené au cours de débats calamiteux sur «l’identité nationale» ou sur «l’islam et la laïcité». Les conséquences risquent d’en être catastrophiques.

 

Sur la forme, le Conseil d’Etat est sorti de sa réserve en la matière en donnant volontairement une orientation politique à ses délibérations. Tout d’abord en regroupant la publication de cinq arrêts sur des pourvois enregistrés en contentieux entre 2007 et 2008. Ensuite en leur donnant une publicité inaccoutumée, au plus haut niveau, celui de son vice-président qui tint conférence de presse le 19 juillet.

Sur le fond, la jurisprudence du Conseil d’Etat prend un tournant en posant trois fondements nouveaux :

En premier lieu, la haute juridiction administrative permet le contournement des interdits de la loi de 1905 sur le financement des cultes sur fonds public en acceptant la confusion entre usage cultuel et usage culturel des lieux de culte. Ainsi une collectivité territoriale peut-elle acquérir un bien «mixte» «utilisé dans le cadre de sa politique culturelle et éducative» (affaire de l’orgue de la commune de Trélazé). De nombreuses associations cultuelles ont dorénavant la possibilité de se doter de l’excroissance d’une association culturelle pour obtenir des financements publics. De même, un tel financement peut être affecté à un lieu de culte «pour […] le développement touristique et économique de son territoire» (affaire de la construction d’un ascenseur d’accès à la nef et à la crypte de la basilique de Fourvière, à Lyon).

 

Le deuxième contournement est, pour la première fois dans la jurisprudence, celui des «intérêts publics locaux». Les collectivités territoriales pourront prendre des décisions ou financer des projets portant sur des édifices ou des pratiques cultuelles, en déclarant simplement qu’il y va de «l’intérêt public local» : comme pour l’organisation de cours ou de concerts de musique dans un lieu de culte (affaire Trélazé) ; ou pour le «rayonnement culturel» de la basilique de Fourvière. Il suffirait alors à n’importe quel lieu de culte d’être ouvert quelques heures à des visites touristiques pour bénéficier de financements publics.

 

Le troisième contournement, certainement le plus grave, est celui de la légitimation officielle d’une pratique jusque-là écartée en France, celle des «dérogations» apportant des «tempéraments» à la loi de 1905, selon la propre formule du Conseil d’Etat. Il en est par exemple du bail de longue durée pour une somme symbolique (emphytéotique administratif) fréquemment conclu jusque-là dans l’illégalité par une collectivité territoriale en vue de la construction d’un édifice destiné à un culte qui est définitivement permis. Déjà largement utilisé pour la construction de lieux de culte, cette formule ne pourra plus, à l’avenir, faire l’objet de contestation.

 

Autre «dérogation», celle de l’aménagement sur fonds public d’un abattoir rituel (affaire du Mans). Plutôt que d’exiger des entrepreneurs privés - qui sont par ailleurs rétribués par une taxe religieuse à l’abattage à la charge des usagers - qu’ils se conforment «aux impératifs de l’ordre public, en particulier de la salubrité et de la santé public», le Conseil d’Etat inverse la responsabilité en acceptant que, sous ce prétexte, la collectivité locale finance un abattage rituel.

Enfin, le Conseil d’Etat reconnaît et accepte la pratique, jusque-là rare et occasionnelle, de la mise à disposition d’un local communal pour l’exercice d’un culte (affaire de Montpellier). Toute municipalité pourrait donc créer et mettre à disposition d’un culte une «salle polyvalente à caractère associatif», euphémisme pour offrir un lieu de culte (y compris à des sectes).

 

Ainsi, la plus haute juridiction administrative consacre-t-elle pour la première fois en France les «accommodements raisonnables» qui viennent de faire débat au Québec où on semble vouloir y renoncer définitivement, tant les imbroglios y furent nombreux et insolubles.

Avec cette nouvelle jurisprudence, le Conseil d’Etat permet à l’Etat de rester vertueux et, dans le même temps, de se défausser sur les collectivités territoriales autorisées à financer les cultes. Nous nous trouvons, en la période électorale actuelle, dans une situation rappelant celle de novembre 1989 lorsque le Conseil d’Etat jugea que le port du voile islamique dans un établissement scolaire, en tant qu’expression religieuse, était compatible avec la laïcité. Il fallut attendre 2004 et une loi pour effacer le climat délétère créé alors.

 

A paraitre, par Gérard Fellous : «2002-2012 : Chronique d’une laïcité agressée».

 

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 22:15

t. Maugez maire cgNous avons appris avec consternation et une très grande tritesse le décès brutal de notre camarade Radical conseiller général de Songeons Thierry Maugez, emporté par une embolie pulmonaire samedi dernier 6 aout.

 

Jeudi 11, nous étions plus de 1000 personnes à l'accompagner dans sa dernière demeure dans sa commune d'Hanvoile dont il était maire depuis 1995. Nous publions ici les articles du courrier picard et du parisien: 

 

 

 

C’est le choc dans le canton de Songeons. Le maire d’Hanvoile et vice-président du conseil général est mort brutalement samedi. Il avait été réélu au 1er tour en mars.

 

Agé de 48 ans, Thierry Maugez est décédé samedi matin d’une embolie pulmonaire, au centre de réadaptation Le Belloy.
Dans l’histoire politique du département de l’Oise, il restera l’homme qui a fait basculer le conseil général à gauche, le 28 mars 2004, après dix-neuf ans de présidence Mancel (UMP). Le conseiller général PRG de Songeons, Thierry Maugez, est décédé samedi matin d’une embolie pulmonaire.
Responsable des relations presse à la SNCF à Paris, il était également maire d’Hanvoile, village situé au nord-ouest de Beauvais. Il avait 48 ans. « Il était tombé il y a environ trois mois et s’était fait mal au dos, se souvient Jean-Claude Boucher, troisième adjoint d’Hanvoile. Comme un peu tout le monde, il avait laissé ça traîner. Il s’est mis à marcher avec une canne. Finalement, le médecin lui a fait passer un scanner et il a été opéré de la colonne vertébrale à Amiens le 15 juillet. Depuis, il était en rééducation au centre du Belloy à Saint-Omer-en-Chaussée. Il ne se levait pas encore de son lit. Mais il avait bon espoir de remarcher bientôt. »
Le décès a donc été très brutal. « Vendredi, le cantonnier était allé le voir et tout allait bien, se souvient Jocelyne, une habitante. Thierry était même content de rebouger ses doigts de pied. » Natif du village, Thierry Maugez avait gagné son premier mandat politique à 25 ans en tant que conseiller municipal d’opposition à Hanvoile. Puis il en était devenu maire en 1995.
Après avoir un temps flirté avec le RPR, il avait pris sa carte au Parti radical de gauche. En 2004, quand la gauche cherche son candidat dans le canton de Songeons, réputé imprenable, elle fait appel à lui. La guerre fratricide à laquelle se livrent les deux candidats de droite, André Primout et Béatrice Béliard, lui offre le siège. A la surprise générale, c’est un quasi inconnu qui offre le vingt et unième siège et donc la majorité du conseil général de l’Oise à la gauche. Yves Rome est élu président à la place de Jean-François Mancel.
Le conseil général tangue à nouveau lorsque l’élu est condamné pour agression sexuelle par le tribunal de Paris quelques semaines après son élection. Mais le séisme escompté par la droite n’aura pas lieu. Malgré les pressions (24 des 28 maires du canton exigent sa démission), Thierry Maugez s’accroche à son siège.« Il a tenu bon, rappelle une de ses proches. Et ça n’a pas altéré la confiance que les habitants avaient en lui. La preuve, toute sa liste a été élue dès le premier tour en 2008. »
En mars, il a même été l’un des trois conseillers généraux élus dès le premier tour. Yves Rome lui confie alors une vice-présidence, le service public départemental, la ruralité, le cadre de vie et les liaisons douces.
Adeline Daboval | LE PARISIEN -l'Oise matin Publié le 08.08.2011, 07h00





 SONGEONS Mort de Thierry Maugez, vice-président du conseil général

 

Le conseiller général PRG du canton de Songeons et maire d’Hanvoile est décédé samedi matin d’une embolie pulmonaire. Il avait 48 ans.

La commune d’Hanvoile et ses 500 habitants sont en deuil. Le conseiller général du canton, vice-président du conseil général et maire de la petite commune, Thierry Maugez, est décédé samedi matin au centre du Belloy d’une embolie pulmonaire, à l’âge de 48 ans. Il était entré au centre de rééducation de Saint-Omer-en-Chaussée, après avoir subi une importante opération du dos il y a quelques jours.

 

L’élu s’était « fait mal au dos au cours de sa campagne pour les cantonales », rapporte une proche. Depuis, il souffrait. Mais au lendemain de l’intervention chirurgicale, « rien ne laissait présager un tel drame », déclare Roseline Pinel. « Je l’avais vu vendredi midi, il était bien décidé à remarcher, les kinésithérapeutes étaient même obligés de le freiner », relate une proche de l’élu. « Il avait demandé à son frère de lui amener un ordinateur à partir duquel il pourrait travailler sur la préparation du salon de la gastronomie. »

« Un dévouement entier »

maugez et suppléante« C’était un homme formidable », a insisté hier Roseline Pinel, sa suppléante. « Véritable élu de proximité, disponible et présent, Thierry Maugez se distinguait par son entier dévouement au service des habitants du canton de Songeons et de notre territoire », a réagi le président du conseil général, Yves Rome, dans un communiqué.

 

Thierry Maugez, issu d’une fratrie de quatre garçons, cadre de la SNCF, d’abord élu à Hanvoile, avait fait basculer la majorité du Département à gauche, en 2004, lors de son élection surprise comme conseiller général du canton de Songeons. Il avait été réélu dès le premier tour lors des élections cantonales de 2011, avec 52,9% des suffrages exprimés.

 

En 2004, la campagne avait été âpre, contrariée par une affaire judiciaire. Cette année-là, l’élu avait en effet été cité à comparaître au Palais de justice de Paris et condamné à 1000 euros d’amende pour agression sexuelle. Il avait vécu cette épreuve comme « un tremblement de terre émotionnel et un dévoilement brutal de ses habitudes homosexuelles », relatait alors un expert psychiatre.

 

MATTHIEU HERAULT  - Courrier Picard

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15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 22:04

JMB.jpgJ'ai décidé d'être candidat à l'élection primaire où la Gauche a rendez-vous avec le pays, les 9 et 16 octobre prochains.
Je le fais à la demande des instances du Parti Radical de gauche, mais aussi avec la plus ferme détermination personnelle.
Je le fais avec une très grande humilité en raison de l'importance de l'enjeu mais avec la plus grande fierté des valeurs radicales qui ont irrigué et nourri la République depuis si longtemps.

Par cette candidature, j'entends défendre le principe de justice qui est au cœur de la pensée radicale notamment par :
1. L'exigence d'une authentique laïcité républicaine
2. La lutte audacieuse pour l `égalité sociale et fiscale
3. La marche déterminée vers l'horizon fédéral européen
4. La moralisation, spécialement monétaire, de l'économie globalisée
5. La sauvegarde des équilibres naturels de notre pays, de notre continent et de notre planète
6. Le combat incessant pour l'égalité hommes femmes et contre le racisme, la xénophobie et l'antisémitisme.

Ma candidature n'est donc dirigée contre aucune personne ni aucune formation de gauche. Elle est, au contraire, une contribution à la victoire de la gauche par la représentation de tous les citoyens épris de progrès qui ne se sentent pas représentés dans le jeu politique actuel.

C'est dire que ma candidature n'est pas plus le résultat d'un quelconque calcul tacticien. Aucun radical ne peut être contraint de faire allégeance à un autre candidat de gauche. Je pense en particulier au Parti socialiste qui a renouvelé les accords électoraux anciens noués avec le Parti Radical de Gauche. Il serait puéril et inefficace de croire qu'un chantage mené à propos de ces accords pourrait dissuader les radicaux de leur volonté
unanime d'une expression politique autonome.

J'en appelle donc au sens des responsabilités de chacun en soulignant qu'hors le rendez-vous civique des 9 et 16 octobre, le PRG ne peut évidemment être tenu par le calendrier préliminaire ou les modalités de candidature fixées à titre interne par le PS.

Dès fin août, je publierai le programme d'actions spécifiques des radicaux de gauche et je dis à tous nos concitoyens attachés à la justice, à l'équité, à la solidarité et à l'équilibre d'un pays enfin réconcilié avec lui-même que nous répondrons à leur attente.
Je leur fais confiance pour nous aider à faire renaître l'espérance.

 

Jean Michel BAYLET

Sénateur, Président du Parti Radical de Gauche

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 21:55

 

le PRG organise "Les Rencontres de l’identité républicaine"

rencontre prgL’UMP, qui chasse désormais ouvertement sur les terres de l’extrême-droite, annonçait pour le 5 avril un grand débat sur la laïcité française, en réalité un rendez-vous des islamophobes et des xénophobes.

Le Parti Radical de Gauche ne saurait laisser de telles provocations sans réponse. Le principe laïque français n’est pas un sujet de discussions partisanes et moins encore une idée manipulable au gré des surenchères électorales.

C’est pourquoi  le 16 avril, de 9h à 18h30, à Paris, à la Maison de la Chimie

Ce grand rendez-vous proposé à la gauche, mais aussi à la droite républicaine, sera l’occasion de manifester, au-delà des limites politiques habituelles, le consensus central des Français favorables à une République ouverte et généreuse.



Pourquoi organiser les rencontres de l’identité républicaine ?

 

Le « ni ni » de Nicolas Sarkozy pour le second tour des élections cantonales a fait éclater en plein jour la profonde crise d’identité qui traverse l’UMP. La tentation ultra-droitière du parti présidentiel l’écarte de plus en plus de la tradition républicaine dans laquelle l’avait ancré Jacques Chirac. Les débats lancés sur la place publique : identité nationale, laïcité, Islam, ne masquent plus cette dérive inquiétante.

Les radicaux, fidèles à leur tradition radicale-socialiste, ont le devoir de rappeler les fondements de l’identité républicaine qu’ils ont tant contribué à forger.

Les combats contre la droite maurrassienne d’hier doivent guider notre combat d’aujourd’hui contre cette sorte de « novdroite » qui trouve son inspiration du côté de la droite flamande et de la droite italienne. Nous avons toujours opposé au « nationalisme intégral », quel que soit son visage du moment, les valeurs, les principes et l’éthique républicains. L’esprit révolutionnaire qui coule encore dans nos veines, le souffle libéral qui nous a porté à travers le XIXe siècle, les batailles parlementaires que nous avons menées pour imposer la République, tout cela nous donne une légitimité incontestable pour affirmer que l’identité républicaine porteuse de générosité et de progrès ne doit rien céder aux réactionnaires qui cherchent à réveiller les vieux combats qu’on croyait définitivement abandonnés.

Le 16 avril nous débattrons de la République, de la Nation, de la France, avec des hommes et des femmes aux engagements intellectuels ou politiques différents mais qui se retrouvent tous sur l’essentiel : un attachement indéfectible à Marianne.

jmbayletNous nous lançons dans la bataille des idées et je suis confiant. C’est sur ce terrain que nous sommes les meilleurs car nos valeurs et nos convictions !

 

Jean Michel BAYLET, président du PRG



PROGRAMME DETAILLE MAISON DE LA CHIMIE  16 AVRIL:
  • 9h00 Accueil Café (salle 101)


9h30 : Ouverture et présentation par Jean-Michel Baylet, Président du PRG (Amphithéâtre Lavoisier)


  • 10H00  : 1ère Table ronde

« Identité et universalité. La conception française de la nationalité ». Avec Roger-Gérard Schwartzenberg, modérateur Jacques Mézard, sénateur du Cantal et des personnalités extérieures.


  • 11h15 : 2ème Table ronde

« Mémoire et patrimoine. Le grand récit collectif jamais achevé ». Avec Joëlle Dusseau, modératrice Chantal Robin-Rodrigo, députée des Hautes-Pyrénées et des personnalités extérieures.


  • 12h30 : Déjeuner sur place (salle 8)


14h00 : 3ème Table ronde

« Immigration et multiculturalisme. Le refus des communautarismes ».


  • 15h15 : 4ème Table ronde

« La devise républicaine. Le principe central de laïcité ».


  • 16h30 : 5ème Table ronde

« Nationalité et citoyennetés. Les nouveaux horizons de l’identité. »


  • 17h30 : Discours de clôture de Jean-Michel Baylet


 

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Opinions Radicales

 
LE FIL RADICAL N°3  EST PARU


Le cercle Radical du Pays Creillois a publié le troisième numéro  de son bulletin d'informations "le FIL RADICAL".
Tiré à 3 000 exemplaires, les militants l'ont présenté à la presse locale mi juillet et le  distribuent depuis fin aout sur les marchés de Nogent sur Oise, de Saint Leu d'Esserent, de Montataire et de Creil.  Nous avons adressé un exemplaire à tous les élus des communes du pays (CAC, Pierre Sud Oise et Laincourtois). Nous présenterons tous les articles sur ce blog.
L'accueil des habitants est très positif : nous sommes félicités pour faire paraitre un bulletin de huit pages en dehors des périodes électorales pour faire connaitre nos opinions politiques et rendre compte de nos mandats électifs. Certains articles engendrent des discussions et c'est tant mieux !
A notre connaisance le FIL RADICAL  PAYS CREILLOIS est le premier bulletin politique de la grande agglomération creilloise, les autres partis publient des lettres communales, parfois des journaux départementaux et souvent juste des tracts recto-verso sur un sujet. Nous avons pris le parti de mettre en commun nos réflexions et nos énergies afin de donner corps à l'idée de pays creillois. Le numéro 4 est prévu pour octobre : à vos stylos...Nous sommes preneurs de contributions interessantes...





COUP DE CHAPEAU A CHRISTINE !

Les élus et militants Radicaux du Bassin Creillois tenaient à rendre un vibrant « Coup de Chapeau » à leur collègue clermontoise Christine BORDERIAS-SOLER pour son refus de voter l’augmentation de 20% des indemnités des élus proposée par le Maire de Clermont lors du conseil municipal du 4 juin dernier. 

Christine, syndicaliste et conseillère prud’homale à Beauvais section Industrie, a manifesté son profond désarroi : «  j’accompagne de plus en plus de personnes concernées par des plans de licenciements. Je ne peux pas comprendre, ni approuver cette augmentation de 20%. Dans une période où la population n’a même pas 1% d’augmentation de salaires, je ne me vois pas leur annoncer cette mesure ! » Christine a été suivie par une élue communiste et un élu de Lutte Ouvrière.